Présidentielle au Niger : Une première succession démocratique et pacifique à la tête du pays ?

Les électeurs nigériens sont sortis hier dimanche 21 février pour le second tour du scrutin présidentiel. Ils ont porté leur vote pour celui qui succèdera à l’actuel président nigérien, Mahamadou Issoufou. Ce dernier a décidé de transférer le pouvoir après ses deux mandats autorisés par la Constitution, chose rare chez les actuels dirigeants africains. Il passera donc la main à l’un des deux finalistes du premier tour. Ce sera soit, Mohamed Bazoum qui a obtenu 39,3% des voix au premier tour du 27 décembre dernier, ou Mahamane Ousmane qui a quant à lui recueilli 17% des suffrages. Si la proclamation des élections se déroule sans heurt, ce sera la première succession historique, démocratique et pacifique à la tête du pays secoué par des troubles politiques et des coups d’Etat depuis son accession à l’indépendance en 1960.

Le candidat Mohamed Bazoum (61 ans) est un allié du président sortant Issoufou. Il a été entre avril 2016 et juin 2020, ministre d’Etat et ministre de l’intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires coutumières et religieuses. Il avait été d’avril 2011 à février 2015, ministre d’Etat et ministre des affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur. Il s’est engagé à poursuivre la politique d’Issoufou à travers notamment la lutte contre la corruption et la violence islamiste, tout en poursuivant la scolarisation des filles dans le pays.

Mahamane Ousmane (71 ans) était quant à lui le président de la République nigérienne d’avril 1993 à janvier 1996 où il a été renversé du pouvoir lors d’un coup d’Etat. Il était le premier président démocratiquement élu au Niger. Il devient en décembre 1999, le président de l’Assemblée nationale et le reste jusqu’en 2009 après avoir échoué à la présidentielle de 2004. Il a été président du comité interparlementaire sur les droits de l’homme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) puis président du Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Son objectif, une fois à la tête de l’Etat, est d’améliorer l’accès à l’eau et à l’éducation, rapporte Bloomberg. Il s’est engagé à endiguer la migration et à adopter une nouvelle approche dans l’effort de contre-insurrection.

D’après Ibrahim Yahaya, analyste principal chez International Crisis Group, cité par Bloomberg, Bazoum est le vainqueur le plus probable de ce second tour. « Néanmoins, le discours d’Ousmane pour le changement fait fortement appel à certains segments de la population nigérienne, faisant de lui un concurrent redoutable » a-t-il ajouté.

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