L’économie nigériane sort in extremis de la récession au dernier trimestre 2020

Prédit par le ministre nigérian des Finances, Zainab Ahmed pour le premier trimestre 2021, l’économie du pays le plus peuplé d’Afrique réussit à sortir in extremis de la récession au dernier trimestre 2020. C’est ce qu’a révélé le Bureau national des Statistiques basé à Abuja sur son site le jeudi 18 février. D’après ce dernier, « le produit intérieur brut (PIB) du Nigéria a cru de 0,11% (…) au quatrième trimestre 2020, le premier des trois derniers trimestres en date à enregistrer une croissance positive ».

Cinq économistes avaient estimé dans une enquête réalisée par le média d’information Bloomberg que l’économie nigériane se contracterait de 1,86% au dernier trimestre de l’année écoulée après les récessions de 6% et de 3,62% respectivement observées aux 2e et 3e trimestres 2020. La Banque mondiale quant à elle avait annoncé en juin 2020 la pire récession de l’économie nigériane en quarante années. L’institution financière expliquait cette contraction « prévisionnelle » du pays par la pandémie de la Covid-19 couplée à la chute des prix de pétrole. L’économiste, Virag Forizs cité par Le Figaro déclare que « sur l’ensemble de l’année (2020), le PIB (du Nigéria) a chuté de 1,9%, sa pire performance depuis au moins 1991 ». Le Fonds monétaire international précise quant à lui une contraction exacte de 1,92% au cours de l’année 2020.

Cette sortie de récession observée au quatrième trimestre de l’année écoulée s’explique par la croissance de l’agriculture et des télécommunications qui ont compensé la forte baisse de la production pétrolière. Cette dernière qui représente selon Bloomberg presque toutes les recettes en devises et la moitié des recettes publiques du pays, a chuté à 1,56 millions de barils par jour au quatrième trimestre 2020. L’économie non-pétrolière a progressé de 1,7% par rapport à l’année précédente avec une croissance de l’agriculture (3,4%) et des télécommunications (17,6%).

L’économie nigériane devrait donc se relever plus tôt que prévu. Le gouvernement fédéral annonce une croissance de 3% cette année alors que le FMI prévoit quant à lui la moitié de ce taux. L’institution financière pense en effet que le déploiement lent des vaccins contre la Covid-19 pourrait menacer la relance économique du pays même si la croissance non-pétrolière est toutefois un fait « positif » pour Razia Khan, économiste en chef pour l’Afrique et le Moyen-Orient à la Standard Chartered Bank.

 

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