La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala prend la tête de l’OMC

L’ancienne ministre nigériane des Finances Ngozi Okonjo-Iweala prend la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les 164 membres de l’Organisation l’ont désignée à l’unanimité ce lundi 15 février pour diriger l’institution onusienne chargée du commerce international. Elle devient non seulement la première femme à diriger cette institution internationale mais aussi la première américaine (compte-tenu de sa double nationalité) à le faire. La dernière fois qu’un Africain a tenu les rênes de l’OMC remonte à 25 années.

Elle a été choisie pour restaurer la confiance dans un système commercial mondial qui a été troublé par la pandémie de la Covid-19 mais aussi par le protectionnisme. Seule candidate au poste après le retrait de la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, elle reçoit le vote des Etats-Unis d’Amérique qui sous l’administration de Trump ne voulaient pas la choisir malgré la majorité des voix pour elle. Cela est dû au consensus qu’il devait y avoir pour la désignation du chef de l’OMC. La Nigériane avait occupé le poste de présidente de l’Alliance mondiale pour les vaccins après avoir été ministre des Finances au Nigéria. A 66 ans, l’économiste de développement détient aussi une expérience d’environ 25 ans à la Banque mondiale, rapporte Bloomberg.

Yoo Myung-hee déclarait lors de son retrait de la course à la tête de l’OMC que l’avenir de l’institution était devenu « incertain » depuis la vacance du poste de directeur général de l’organisation, suite au départ anticipé de Roberto Azevedo en 2020. La délégation de la Chine auprès de l’OMC a déclaré dans un communiqué rapporté par Bloomberg que l’organisation « est à son moment critique et doit être en mesure d’exécuter rapidement ses activités. La décision collective prise par l’ensemble des membres démontre un vote de confiance non seulement en Mme Ngozi elle-même, mais aussi en notre vision, en nos attentes et en notre système commercial multilatéral en lequel nous croyons, et que nous préservons tous ».

La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala devra donc agir durant les quatre années à venir pour remettre l’organisation sur les rails. Elle devra naviguer dans le gouffre entre la Chine et les pays occidentaux, rapporte Bloomberg qui indique qu’il s’agit d’un défi majeur. Les pays occidentaux pensent  que depuis son entrée dans l’OMC en 2001, la Chine n’a pas réussi à transformer l’organisation en économie de marché. Pendant sa campagne, la nouvelle directrice de l’OMC avait reconnu la nécessité de rétablir la confiance entre les Etats-Unis et la Chine tout en essayant de trouver des domaines d’intérêt commun. Cette semaine, l’Union Européenne devrait appeler le président américain Joe Biden à envisager un ensemble de principes devant servir de base de négociation pour le règlement des différends au sein de l’OMC.

 

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