Ghana : La dette énergétique pourrait quadrupler d’ici 2023 si aucune mesure n’est prise

La dette énergétique de l’Etat ghanéen pourrait quadrupler d’ici deux ans si aucune mesure concrète n’est prise pour réformer le secteur. C’est ce que rapporte Bloomberg qui annonce que la dette énergétique ghanéenne pourrait atteindre 12,5 milliards de dollars en 2023. Cette dette croissante qu’enregistre le Ghana dans le domaine de l’énergie est due à l’insuffisance des revenus collectés dans le secteur. « Nous ne collectons pas suffisamment de revenus pour répondre à nos exigences », a fait savoir Dr Matthew Opoku Prempeh, candidat du gouvernement à la tête du ministère de l’Energie. Cette déclaration a été faite lors d’un examen face aux législateurs la semaine dernière. L’insuffisance de revenus s’explique par le fait que la Société de distribution d’électricité ne reçoit pas « tout l’argent pour l’énergie qu’elle vend », rapporte Bloomberg.

Le gouvernement ghanéen a introduit en 2017, la vente d’obligations énergétiques dans le but d’apurer sa dette. Ces obligations lui coûtent 500 millions de dollars chaque année compte tenu des clauses d’achat ou de paiement. En janvier 2019, la dette envers les fournisseurs de carburant et les producteurs d’énergie était estimée à 2,7 milliards de dollars selon le ministère de l’Energie.

Pour résoudre le problème de la dette énergétique, le candidat du gouvernement au poste ministériel de l’énergie, pense qu’il faut privatiser la Société d’électricité du Ghana (ECG). Il envisage une privatisation différente de celles proposées jusque-là. Et pour cause, « depuis 2001, chaque gouvernement formé dans ce pays s’est attaqué à la saga ECG avec la privatisation à l’esprit. Tous ont utilisé un type de privatisation des entités externes appartenant probablement au sommet de l’ECG (…). Il y a d’autres aspects de la privatisation qu’on peut prendre en compte. Cela pourrait être une solution viable et permettra de veiller à ce que l’ECG soit bien gérée entre les mains des Ghanéens ».

En 2019 par exemple, la tentative de privatiser la ECG par un programme d’aide financé par les Etats-Unis a échoué. Lors d’une négociation des accords d’électricité cette même année, 3 producteurs indépendants sur 12 ont accepté prendre des mesures pour réduire les tarifs facturés au gouvernement. Sauf qu’ils ont refusé d’arrêter de facturer au gouvernement l’énergie non consommée. Matthew Opoku Prempeh a déclaré face aux législateurs qu’une fois confirmé au poste ministériel, il renégocierait  les contrats d’électricité en cours avec les producteurs privés d’électricité et envisagera une approche différente pour privatiser la société publique de distribution électrique.

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