Vera Songwe : «Plus de pays pourraient recourir à l’initiative de restructuration de la dette mise en place par le G20»

Les dommages économiques liés à la crise mondiale due à la Covid-19 pourraient pousser plus de pays à recourir au « cadre-commun » du G20. Cette initiative vise  à restructurer la dette extérieure des pays pauvres qui auraient des difficultés de payement de leurs débits. La nouvelle a été annoncée par la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe. « Il y aura probablement plus de pays qui opteront pour le cadre de la dette du G-20 » a-t-elle déclaré à Bloomberg. 

Ce recours leur permettra notamment de gagner un peu d’espace budgetaire afin de financer des vaccins contre la Covid. D’après elle, ce sont les pays les plus vulnérables à la crise de la Covid-19 qui devront bientôt emboiter le pas aux pays comme le Tchad, l’Ethiopie et la Zambie. Et pour cause, certains pays n’ont pas la capacité nécessaire pour répondre efficacement aux besoins de leurs populations face à la situation. 

L’économiste camerounaise n’a cependant pas précisé les pays qui rejoindront le « cadre-commun » du G20. D’après un récent rapport du cabinet britannique spécialiste de la gestion du risque-pays Verisk Maplecroft, les pays comme l’Angola et la République démocratique du Congo ont déjà des niveaux d’endettement élevés avec des récessions économiques graves, rapporte Bloomberg.

La récente restructuration de dette annoncée par l’Ethiopie a entraîné la vente de ses eurobonds dont le rendement des titres à échéance 2024 est passé de 6,52% le 28 janvier à 9,14% le 10 février selon Bloomberg. D’après Vera Songwe, le recours des pays au « cadre commun » ne devrait pas entraver leur accès aux marchés internationaux puisque ça n’a pas été le cas pour la Côte d’Ivoire qui a rejoint l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du Club de Paris. 

Elle ne sait cependant pas si la restructuration de la dette concernera les euro-obligations des détenteurs d’eurobonds. « (…) Essentiellement, lorsque vous restructurez votre dette, vous mettez tout dans le même panier » a-t-elle précisé en rappelant le cas de l’Equateur qui a restructuré sa dette auprès de la Chine et de ses obligataires l’année dernière après avoir mis à jour son programme de prêt du FMI.