Nigéria : La justice fédérale annule l’ordonnance gelant les comptes de 20 manifestants #EndSars

La justice fédérale du Nigéria a annulé hier mercredi 10 février l’ordonnance qui avait autorisé la Banque centrale du Nigéria (CBN) à geler les comptes de 20 manifestants #EndSars. « L’ordonnance du 4 novembre 2020, ordonnant le gel des comptes (…) est annulée »,a déclaré le juge Ahmed Mohammed. La justice nigériane avait en effet autorisé la CBN à ordonner à six banques commerciales de geler les comptes de 20 figures du mouvement de contestation contre les violences policières d’octobre 2020 dénommé #EndSars. Ledit mouvement qui a débuté sur Twitter, réclamait le démantèlement de la Brigade spéciale anti-vols SARS (Special Anti-Robbery Squad) accusée de violences, d’oppression, de brutalité etc…

Access Bank, Zenith Bank Plc, Guaranty Trust Bank Plc, United Bank for Africa Plc, Fidelity Bank Plc et First Bank of Nigeria Ltd avaient donc bloqué les comptes de ces vingt manifestants dont la société Gatefield Nigeria Ltd, rapporte Bloomberg. Il s’agit d’une société d’affaires publiques basée à Abuja qui a accordé des subventions financières pour aider des journalistes protestataires indépendants. Les détenteurs de ces comptes devaient attendre qu’une enquête soit menée sur leur potentielle implication dans des infractions de financement du terrorisme. D’après la déclaration de Femi Falana, l’avocat représentant la plupart des titulaires de comptes bloqués, rapportée par Bloomberg, « aucune enquête n’a été menée ». Certains détenteurs ont fait savoir que leurs comptes avaient même été gelés bien avant que la CBN ne reçoive l’autorisation légale pour ordonner cela aux banques commerciales.

Les avocats des manifestants et la CBN ont passé un accord suite auquel le juge Ahmed Mohammed a ordonné le dégel des comptes, rapporte VOA Afrique. Adewunmi Emoruwa, stratège principal de Gatefield Nigeria Ltd, fait savoir qu’une action en justice a été intentée fin octobre 2020 contre Access Bank, l’institution financière qui a gelé le compte de la société. Cette dernière prévoit faire pareil avec la Banque centrale du Nigéria qui devrait « payer une restitution pour diffamation, privation, humiliation et traumatisme », annonce Adewunmi Emoruwa.

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