RDC : L’Assemblée nationale destitue le Premier ministre et son gouvernement

L’Assemblée nationale a voté hier mercredi 27 janvier une motion de censure contre le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son gouvernement. L’absence du Premier ministre à la plénière n’a pas empêché les parlementaires de procéder au vote de la motion de censure pour laquelle 367 députés sur 382 étaient favorables. Le texte de la motion consulté par l’AFP dénonce « l’incompétence notoire du 1er ministre et des autres membres du gouvernement » qui ont notamment échoué « dans le domaine de la défense et de la sécurité ». Ainsi, le Premier ministre devrait selon la Constitution, remettre sa démission et celle de son gouvernement au président de la République Félix Tshisekedi dans les 24 h qui suivent le vote de la motion.
Le Premier ministre « réputé démissionnaire » dénonce quant à lui « une manœuvre politicienne sans fondement factuel au mépris des exigences de l’Etat de droit ». Dans une motion écrite au président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale, Sylvestre Ilunga Ilunkamba précise au Parlement que la totalité des réunions du Conseil des ministres au cours desquelles les décisions relatives à la gestion de l’Etat ont été prises, ont été présidées par le Président Tshisekedi. Ce qui devrait normalement inclure ce dernier dans ledit échec du gouvernement. Il rappelle d’ailleurs que la loi des Finances de 2021 avait été votée par l’Assemblée nationale à plus de 380 voix, un mois plus tôt. Des membres du Front commun pour le Congo (FCC) accusent les proches de l’actuel président de la République d’acheter les voix des députés du Front pour constituer leur nouvelle majorité parlementaire dans le cadre de l’ « Union sacrée de la Nation » initiée par Félix Tshisekedi.
Ce vote du Parlement vient confirmer la fin de la coalition entre l’ancien président Joseph Kabila et l’actuel président Félix Tshisekedi qui a été annoncée par ce dernier le 6 décembre 2020. Une coalition mise en place depuis l’investiture de Félix Tshisekedi en janvier 2019 pour permettre une transition pacifique entre l’ancien et le nouveau régime. Cette coalition consistait à ce qu’une majorité parlementaire et un gouvernement majoritairement pro Kabila dirigent le pays avec le président élu Félix Tshisekedi.

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