Centrafrique: réélection de Faustin-Archange Touadéra dans un contexte politique et socio-économique tendu
La Cour constitutionnelle de la République centrafricaine a validé ce lundi 18 janvier la réélection de Faustin-Archange Touadéra à la tête de l’Etat avec 53,16% des voix. Prévue pour le 19 janvier, la proclamation des résultats définitifs a été finalement faite ce lundi par la présidente de la Cour constitutionnelle Danièle Darlan. Cette décision a été motivée par par les conditions sécuritaires actuelle, révèle une source de l’hebdomadaire français Jeune Afrique.
La Cour centrafricaine a donc rejeté les recours d’annulation du processus électoral des 13 candidats de l’opposition pour laquelle «Il n’y a pas eu d’élection en Centrafrique». Selon Mahamat Kamoun, président de la coalition de l’opposition interviewé par Jeune Afrique, c’est plutôt « un jour de deuil » pour l’opposition qui dénonce des « fraudes massives » lors du scrutin.
Cette proclamation intervient dans un contexte de crise sécuritaire qui affecte grandement l’économie centrafricaine. En effet, la coalition des patriotes pour le changement (CPC) continue de contester la réélection du président Touadéra. Le CPC avait déjà mené une offensive sur Bangui ayant causé la mort d’un casque bleu rwandais et d’une dizaine de rebelles.
La crise sécuritaire actuelle cause le blocage du couloir commercial Douala-Bangui, un corridor essentiel pour les importations et les exportations du pays. Cette situation perturbe l’approvisionnement interrégional. Selon le Bulletin de suivi des prix de l’Institut centrafricain des statistiques, des études économiques et sociales (ICASEES), elle entraine aussi la hausse des prix produits alimentaires de base tels que le lait en poudre, le sel, le sucre, le manioc et l’huile de palme. Cette augmentation varie entre 15% et 240% des prix selon les denrées.
Si la pandémie du Covid-19 a un rôle dans cette progression des prix, son rôle reste marginal par rapport à celui de la crise, indique la Banque mondiale. Une situation qui affecte avant tout les 7 centrafricains sur 10 qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.