Bénin & Sénégal: Restitution du patrimoine africain, la France s’y attelle

« Le patrimoine africain doit être mis en valeur à Paris mais aussi à Dakar, à Lagos, à Cotonou. Ce sera une de mes priorités. Je veux que d’ici à cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». C’est en ces mots que s’exprimait Emmanuel macron lors de son grand discours sur l’Afrique à l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso le 28 novembre 2017. Quasiment 4 ans après cette déclaration et à un an de la présidentielle française, la promesse d’Emmanuel Macron à l’endroit de l’Afrique n’a pas été tout à fait concrétisée.

Si pour certains la volonté politique y était, il manquait nécessairement le cadre réglementaire pour rendre l’action possible. En effet, les députés vont se pencher sur un projet de loi sur la restitution définitive d’œuvres d’art à l’Afrique en faveur du Bénin et du Sénégal. Dans son essence, le texte déroge exceptionnellement au principe d’inaliénabilité des collections françaises en redonnant la pleine propriété aux deux Etats d’objets de leur patrimoine.

« Ce n’est pas un acte de repentance ou de réparation, ni une condamnation du modèle culturel français », mais l’amorce d’un « nouveau chapitre du lien culturel entre la France et l’Afrique », plaide la ministre de la culture Roselyne Bachelot. Devant les députés de la commission des affaires culturelles, la ministre de la culture a ajouté « En restituant ces objets d’exception au Sénégal et au Bénin, nous contribuons à donner à la jeunesse africaine l’accès à des éléments majeurs de son propre patrimoine ».

La restitution au Bénin porte sur 26 pièces du « Trésor de Béhanzin » provenant du pillage des palais d’Abomey en 1892. Elles sont aujourd’hui au musée du Quai Branly – Jacques-Chirac à Paris.

Quant au Sénégal, il doit récupérer la propriété d’un sabre et de son fourreau attribués à El-Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle. Habituellement conservées par le Musée de l’armée à Paris, ces deux pièces sont exposées au Musée des civilisations noires de Dakar dans le cadre d’un prêt de longue durée depuis novembre 2019.

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