Mali : la junte militaire veut gérer la transition pendant 3 ans

Après le renversement du Président ibrahim boubacar keita et la prise du pouvoir la junte, cette dernière souhaite mettre en place une transition de trois ans au cours de laquelle l’armée aux côtés des civils jouera un rôle prépondérant. Cette éventualité laisse déjà apparaître le désaccord des mouvements de la société civile qui estiment que les militaires devraient rejoindre leur caserne et confier la transition aux civils.

Pour la junte, cette période transitoire va permettre de revoir les fondements de l’État malien et sera dirigée par un organe présidé par un militaire, qui assurera également les fonctions de chef de l’État. Certains redoutent un scénario, à Robert Gueï qui en décembre 1999 avait déclaré «Nous sommes venus balayer la maison » avant de troquer son treillis contre un costume-cravate. Il était alors le président du Comité national de salut public (CNSP) à l’image du colonel Assimi Goita chef de la junte au Mali.

L’histoire des transitions militaires en Afrique à ce jour n’a pas toujours été concluante, tant les appétits de pouvoir et les honneurs poussent souvent les hommes en tenues à vouloir briguer la magistrature suprême. Autre exemple, le capitaine Dadis Camara déclarait en 2009 « Je ne pouvais pas, en tant que patriote, voir mon pays continuer à s’enliser ». Aujourd’hui, il est exilé au Burkina Faso à la suite d’une tentative d’assassinat dont il a été la cible par son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité.

Les Africains devraient se souvenir que les libérateurs acclamés d’aujourd’hui peuvent très vite devenir les bourreaux de demain.