Droits humains : Amnesty International épingle le régime ivoirien

Selon le dernier rapport de l’organisation non-gouvernementale, les forces de défense ivoiriennes ont permis à des hommes armés de machettes d’attaquer des protestataires au 3e mandat du Président Alassane Ouattara.

Plusieurs vidéos montrant des jeunes gens armés de machettes et de gourdins ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Ces jeunes visiblement bien encadrés (le nom d’Adame Bictogo est régulièrement cité, NDLR) avaient pour mission de disperser par la violence des manifestants hostiles au pouvoir d’Abidjan, dont le Président Alassane Ouattara entend briquer un 3e mandat à la suite de ton successeur désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé au début du mois de juillet 2020.

Amnesty International s’est procuré le témoignage d’un policier ivoirien «  un policier qui était de service le 13 août dans le quartier de Yopougon, à Abidjan, a déclaré à Amnesty International avoir entendu avec inquiétude ses collègues raconter que la semaine dernière des hommes armés avaient « aidé » la police à disperser des protestataires. » En effet plusieurs vidéos montrent clairement des hommes en uniformes identifiés comme des policiers, ouvrir le chemin à plusieurs véhicules remplies de jeunes gens armés. 

«  Deux minibus (gbakas) transportant des dizaines de jeunes hommes, dont certains étaient armés, sont arrivés à deux endroits du mouvement de protestation où le policier se trouvait. À l’un de ces endroits, deux hommes montés sur une moto escortant les gbakas se sont approchés du policier dirigeant les opérations et après une brève conversation, le groupe de jeunes hommes s’est mis, sans être inquiété, à chasser et à disperser les protestataires dans le quartier. » 

Ces manifestations parfois violemment réprimées ont occasionné plusieurs arrestations de membres de la société civile, selon un décompte établi par Amnesty. «  Dans la nuit du 15 août, Pulchérie Gbalet, présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), une coalition de 40 organisations de la société civile ayant organisé les manifestations, et deux de ses collègues ont été arrêtés et emmenés dans un centre de détention non-officiel de Sebroko à Abidjan. Elle a par la suite été conduite à la préfecture de police, où elle a été interrogée par la police.
Le 13 août, des hommes armés ont aussi attaqué un autre membre d’ACI à Anyama-Adjame, à une dizaine de kilomètres d’Abidjan, alors qu’il protestait. Cet homme a par la suite été arrêté par la police pour avoir protesté puis il a été relâché.
Le même jour, la police a arrêté cinq membres du parti d’opposition GPS qui se rendaient à un point de rassemblement pour les manifestants dans le quartier de Cocody à Abidjan. Quatre d’entre eux sont détenus à la prison centrale d’Abidjan (la MACA). » 

La répression du pouvoir ivoirien est de plus en plus visible depuis l’annonce du Président Ouattara de revenir sur sa parole et de briquer un mandat jugé illégal par ses adversaires politiques. 

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