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Beyrouth : NH4NO3, la tragédie d’une négligence inadmissible

Dévastation, sidération, incompréhension et colère, autant de mots pour décrire à peine le sentiment qui anime les Libanais et une bonne partie de la communauté internationale. Durement frappé par la double explosion qui a fait 100 morts et environ 4 000 blessés selon les premiers chiffres, les autorités et la population se pose d’innombrables questions. Comment 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium ont pu être stockées en plein centre-ville depuis 2014 ? Pourquoi les autorités n’ont pas réagi au rapport des services sécuritaires qui suggérait il y a quelques semaines de déplacer cette cargaison de nitrate d’ammonium ?

Utilisé dans la fabrication des engins explosifs et la production d’engrains, le nitrate ammonium a marqué douloureusement l’histoire de l’humanité.
Le premier accident répertorié fit 561 morts en 1921 à Oppau en Allemagne, dans une usine BASF.
300 tonnes de nitrates d’ammonium ont subitement explosé dans un hangar chimique de AZF et fait souffler un vent de mort et de désolation sur Toulouse le 21 septembre 2001 : 31 personnes sont mortes, et la déflagration fut entendue 80 km à la ronde.
Aux Etats-Unis, aussi, une terrible explosion à l’usine d’engrais West Fertilizer, à West au Texas, fit 15 morts en 2013. Un stock de nitrates d’ammonium a explosé à cause d’un incendie d’origine criminelle ; l’absence de normes de stockage avait été mise en cause par les enquêteurs.
Le 19 avril 1995, Timothy McVeigh avait fait exploser une bombe fabriquée à partir de deux tonnes de l’engrais devant un bâtiment fédéral à Oklahoma City, tuant 168 personnes.

Outre, la catastrophe humanitaire provoquée par cette explosion vient accentuer la crise économique que traverse le Liban depuis quelque temps. Le port de beyrouth, le plus important qui concentrait 70% des importations.

Ce drame n’est pas sans rappelé l’explosion du dépôt d’armes dans le quartier du 1er camp régiment blindé de Mpila, arrondissement de Ouenzé à Brazzaville en mars 2012. 

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